Description
Résumé :
Spécialiste international des problèmes militaires et stratégiques Colin S. Gray nous invite dans son nouvel ouvrage à porter un regard nouveau sur la guerre. Pour lui la guerre n est pas morte loin de là : comme le précédent le XXIe siècle sera un siècle de feux et de sang. Nous ne devons pas nous tromper : si les visages et les méthodes de la guerre évoluent perpétuellement la guerre en elle-même ne change pas quels que soient les époques les techniques les adversaires ou les raisons de se battre. Notre monde produira demain des guerres au moins aussi brutales que celles d hier.
La guerre au XXIe siècle nous propose une vision construite autour de quelques idées forces. Pour l auteur la guerre est un élément consubstantiel de l humanité irréductible le contexte politique est le premier déterminant du déclenchement et du caractère de la guerre qui est d abord une activité sociale et culturelle autant que stratégique ou technologique. La «surprise stratégique» est une certitude pour le futur et si les efforts de limitation et de maîtrise de la guerre doivent être résolument poursuivis ils n élimineront jamais cette dernière. Puisque la nature de la guerre est immuable l histoire constitue le meilleur guide pour la compréhension de notre futur qui est aussi le futur de la guerre
Insistant sur le caractère contingent de l événement historique Colin Gray nous met en garde contre les dangers de la prédiction stratégique et fait preuve d un grand scepticisme vis-à-vis du concept de «futur prévisible» il nous invite donc à développer nos capacités permanentes d adaptation.
Colin S. Gray auteur d une vingtaine d ouvrages est depuis l an 2000 professeur de relations internationales et d études stratégiques à l université de Reading (Angleterre).
Possédant la double nationalité britannique et américaine il a pendant vingt-cinq ans conseillé les gouvernements américain et britannique et a contribué à l élaboration de la politique et à la conceptualisation des idées stratégiques dans des domaines tels que la stratégie nucléaire la maîtrise des armements la stratégie maritime les forces spatiales et les forces spéciales.
Extrait du livre :
L intrigue
«Seuls les morts ont vu la fin de la guerre» : telle est l opinion macabre et cynique que l on trouve dans les oeuvres de Platon écrites il y a vingt-quatre siècles. Notre brillant et prometteur XXIe siècle venait à peine de débuter et déjà commentateurs et experts annonçaient avec vraisemblance que la première guerre du siècle avait commencé et même en gonflant un peu le trait que la Troisième Guerre Mondiale allait sans doute éclater. Oussama ben Laden ses amis et alliés sont clairement déterminés à nous empêcher de poursuivre l idée optimiste selon laquelle l humanité pourrait être en train de se défaire de son ancestral penchant pour la guerre. On peut se demander si la guerre contre la terreur les terroristes et le terrorisme – déclarée par les Etats-Unis leurs amis alliés et compagnons de route – mérite l étiquette de Troisième Guerre Mondiale. En tout cas il n y a aucun doute d un point de vue stratégique le nouveau siècle a commencé un certain 11 septembre 2001 avec plusieurs explosions dramatiques. Mais quelle en était la signification ? Etait-ce un présage du caractère dominant des futures luttes peut-être un signal que l ère des conflits entre civilisations et entre cultures venait d apparaître^) ? Ou était-ce simplement la dernière manifestation du phénomène révolutionnaire qui depuis au moins la fin des années 1870 avec des hauts et des bas a troublé les structures modernes de l ordre ? Car c est en 1878 qu a été fondée Narodnaya Volya (la Volonté du Peuple) afin de diffuser la propagande révolutionnaire dans la Russie tsariste par des actions terroristes. D une façon plus pertinente peut-être même si le 11 septembre devait se dévoiler être un signe précis des temps à venir quelle importance la guerre entre terroristes et contre-terroristes est-elle susceptible d avoir si on la considère dans le contexte global de la future histoire stratégique ? Près de 3 000 personnes ont été tuées le 11 septembre mais la Troisième Guerre mondiale – qui a été largement envisagée pendant quarante années à partir de 1948-1949 – aurait bien pu causer des centaines de millions de victimes. La perspective d un tel holocauste est-elle désormais en lieu sûr loin derrière nous ou a-t-elle seulement pris quelque repos pendant que les acteurs principaux renouaient avec leurs habitudes et se rétablissaient de ce qui avait été la Guerre Froide ?
Extrait de l introduction.
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