Description
Résumé :
Ce Manuel d Épigraphie romaine – dont le titre précise qu il a voulu intégrer l apport des inscriptions rédigées en grec dans la partie orientale du monde romain – s efforce de faire le point des acquis de la discipline depuis la parution du Cours d Epigraphie latine de R. Cagnat il y a plus d un siècle. Il s appuie sur plus de 500 textes tous traduits et commentés pour présenter toute la diversité d une des sources majeures de l histoire de l antiquité. Le livre se divise en trois parties consacrées successivement à l individu pour ce qui touche à sa dénomination à son statut et à sa vie privée à la cité véritable matrice des sociétés de l antiquité à ses institutions et à ses activités enfin à l État à ses rouages politiques et administratifs depuis la république oligarchique jusqu à l empire chrétien au détail de ses fondements militaires aux manifestations législatives du pouvoir à ses liens avec la religion officielle. Six indices complètent ce volume qui s adresse aux étudiants de licence et master.
Extrait du livre :
Histoire de l épigraphie
I. Premières manifestations d intérêt pour les inscriptions
Comprendre les textes gravés dans la pierre est une curiosité de toujours. Dès l antiquité les historiens mais aussi d autres auteurs ont recherché des documents écrits ou signalé leur existence (une liste complète en est donnée par J. E. Sandys Latin Epigraphy p. 3-19). Le cas le plus remarquable est celui du Grec malheureusement inconnu qui aurait lu à Carthage le texte du Périple de Hannon gravé sur une stèle dans le temple de Ba al et l aurait copié. Il s agit dans ce cas comme dans la plupart des autres d une inscription qui n a pas été retrouvée et dont nous ne pouvons pas contrôler la transcription. En revanche Pline l Ancien nous a laissé la liste des peuples celto-ligures dont les noms figuraient sur le trophée de La Turbie. Au IIe s. p. C Pausanias dans sa description de la Grèce (Périégésis) en apporte d autres exemples. Rares cependant sont les cas où les préoccupations de ces auteurs anciens sont véritablement historiques (au sens moderne du mot) : elles sont plutôt descriptives et elles le restent pendant tout le Moyen Age où les Itinéraires ne signalent des inscriptions que comme des points de repère pour les pèlerins. Quelques-uns de ces pèlerins cependant copient surtout à Rome de belles inscriptions qu on retrouve dans des sylloges épigraphiques.
C est bien sûr à la Renaissance que se produit l évolution capitale : on commence à porter un intérêt déjà presque scientifique aux «tables». C est le cas de Cola di Rienzo dès le XIVe s. C est aussi le cas d artistes – pour d autres raisons évidemment : ils commencent à se soucier de composer un paysage à l arrière-plan des scènes sacrées ou profanes qu ils veulent représenter les vestiges antiques paraissent assez nobles et dignes du sujet mais il est remarquable qu ils ne soient pas tous inventés : l un des exemples les plus anciens est celui de Mantegna (1431-1506) à la chapelle Ovetari de Padoue. Les deux «tables» qu il y a figurées ont été redécouvertes et publiées au CIL V 2528 (fig. 2) et 2989.
Les premiers recueils d inscriptions sont élaborés aux XVe s. mais ils sont encore loin de répondre à nos exigences scientifiques surtout ils ont un aspect sélectif : ils se contentent de reproduire avec une fidélité relative certaines des inscriptions d une cité étudiée par un érudit local. Au siècle suivant les Français conquièrent leur place avec tout d abord Nicolas Fabri de Peiresc (1580-1637) grande figure d humaniste habile à conjuguer les apports des diverses disciplines puisque c est sa connaissance des monnaies qui lui permit d identifier les personnages représentés sur le Grand Camée de France..
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