Les taureaux rêvent aussi – Catherine Le Guellaut

Description

Résumé :
Éteints les cris des oiseaux morts les appels du lointain oubliés par l écho souffle suspendu du Mistral qui plie les peines et siffle dans les cornes des taureaux j écris la nuit pour ne pas troubler ni leur sommeil ni vos certitudes.

Cordes tendues et vibrantes. Galerie de portraits miroir sans tain de petites vies solitaires luisantes ou brisées noires ou colorées. Catherine le Guellaut écrit et crie plume trempée dans les eaux du Rhône et le sang de blessures invisibles l auteur nous emporte dans un univers lucide désespérément sensible dans un monde onirique aux odeurs de terre mouillée où les hommes sont en quête de leur humanité. Là où rêvent les taureaux.

Mot provenant de l italien filigrana.

Ouvrage à jour formé de filets déliés et soudés d or d argent ou de verrerie.

Broderie de métal en ameublement et en orfèvrerie d église.

Marque dessin ou ligne se trouvant dans un papier et ne se voyant qu en transparence. Par extension : méticulosité enjolivements en opposition à la technique pure ce qui relève de la grâce de l élégance de la poésie.

Extrait du livre:
Extrait :
Les trompettes embouchées et astiquées ne claironnent à la grande porte que pour saluer le retour des héros aux Zapaiillas de oro. Mes vieilles chaussures aux lacets dépareillés sont trouées de trop longs détours couvertes d un sable qui depuis longtemps n est plus l or des arènes blanchies par le temps portent encore les traces infimes des terres lointaines où j ai pu errer. Dans cette ville qui serait la mienne je crois les fanfares restent muettes aux étrangers qui ont trop marché.

Le soleil gagne sur l ombre surchauffe les pierres blanches des hôtels bourgeois d une lumière aveuglante et inonde la grande place où la fontaine aux têtes de lion distribue laborieusement une eau parcimonieuse qui s évapore avant d atteindre la large vasque antique. Quelques Japonais égarés s engluent dans le goudron fondu qui brille aux pieds de la cathédrale.

La canicule sévit sur tout le Sud depuis plus d une semaine anéantissant les énergies rendant le moindre geste laborieux lent et lourd. Quand la brûlure atteint le haut de mon crâne je décide de décaler de quelques mètres ma boîte de plastique vert et entreprends de déménager ma longue carcasse dégingandée resserre un peu d une seule main le ruban de ficelle tressée qui maintient mon pantalon et me réinstalle….