Description
Résumé :
Spécialistes diligentés par la justice les experts du crime doivent fouiller les chairs boursouflées analyser les entrailles proposer un diagnostic des facultés mentales des accusés. Ce savoir-faire il leur a fallu un siècle pour l imposer : en 1791 ils n existent guère aux yeux de la justice et de l opinion le législateur prévoit (et encore dans les seuls cas de mort violente) la présence d un homme de l art pour examiner les cadavres. Or à la veille de la Grande Guerre le recours aux experts est devenu presque systématique. Dans l intervalle ils inventent de nouvelles catégories de blessures proposent un inventaire raisonné des folies admises dans les prétoires fondent la toxicologie découvrent même les traces des poisons invisibles : malgré quelques erreurs judiciaires retentissantes ils triomphent au point que l on songe dans les années 1890 à leur donner la première place dans le procès pénal. L histoire de cette corporation et des pratiques médico-légales essentielles pour comprendre la société judiciaire restait à faire.
Cette lente conquête qui fit à l usage de l appel à l homme de l art un recours quasi systématique Frédéric Chauvaud la retrace et l analyse dans un court volume solidement étayé. Il a choisi d isoler le parcours chronologique de cette corporation des experts du crime pour étudier ensuite le regard porté sur le corps brutalisé et le cerveau troublé avant de mesurer le risque que représente l avancée même de la médecine capable d infirmer d anciennes expertises au risque de ruiner une légitimité patiemment acquise. Evoquant le bricolage psychiatrique des pionniers de l expertise Chauvaud précise les techniques mises au point l incertitude des diagnostics la difficile harmonisation le remords aussi lorsque l irresponsable est sacrifié au nom de la défense sociale. Une leçon édifiante en conclusion d un travail qui comble avec bonheur une lacune de l histoire des pratiques judiciaires.
301p large paperback light cover name to inside cover a few pages with ink marks only.
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