Description
Résumé :
Yunus Emre est l un des plus grands poètes du soufisme. Il est contemporain de Rumi (1207-1273) dont le Divan a été magnifiquement traduit par Eva de Vitray-Meyerovitch. L oeuvre de Rumi a été écrite à Konya en Turquie dans la langue savante de l époque le persan. Plus novateur Yunus Emre qui connaissait personnellement Rumi écrit l ensemble de son oeuvre dans la langue du peuple le turc. En cela on peut le comparer à Eckhart son parfait contemporain (1260-1328) qui renonce au latin pour écrire en moyen haut allemand. Parallèle qui peut même être poussé bien plus loin tant l audace théologique de Yunus évoque celle d Eckhart : « La religion de Yunus c est toi / de quoi fait-il sa foi / Ce jour-ci ou demain qu importe pour l amour / du début à la fin il n y a qu aimer. » Le chemin de Yunus mène à cette même Réalité sans nom et sans image pour laquelle Eckhart nous demande de tout laisser : « Abandonner sa religion / est oeuvre d athéisme / Quel est cet athéisme / plus profond que la foi ? ». Mais il est aussi dans les poèmes une autre voie par laquelle cherche à s exprimer l indicible : celle du rythme selon l usage des derviches tourneurs de la confrérie Mevlevî dont Yunus fut très proche : « Ah mon Ami dans l océan de ton amour / Entrer sombrer – danser / Les deux mondes un seul espace / Mener la ronde – danser ». Dire seulement la beauté de toute chose et que toute perfection depuis toujours est là nous est donnée : au terme de son chemin Yunus ne dit pas autre chose que cette découverte : « Je désirais Dieu / je l ai trouvé – quoi de plus / Jour et nuit je pleurais / j ai souri – quoi de plus // (…) Aux entretiens des Saints / un bouquet de roses rouges / J ai fleuri on m a cueilli / j ai fané – quoi de plus // (…) « Écoutez Yunus écoutez-le / qui retombe en folie ! / – Dans la sagesse des Saints / j ai plongé – quoi de plus. ».
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