Description
Résumé :
A quel moment les hommes et les sociétés ont-ils décidé de renoncer à la vengeance privée à l arbitrage entre soi ou à la loi du plus fort pour faire appel à une institution chargée de régler les différends et de réguler les conflits ? Pourquoi ont-ils voulu la parer de toutes les caractéristiques de la sacralité ? D autant que la justice n est pas immobile. Elle connaît un phénomène de désacralisation parfois lent parfois rapide suivi d une phase de resacralisation qui ne parvient pourtant pas à reconquérir ce qui a été perdu. Le Sanglot judiciaire issu d un travail collégial propose aux lecteurs une analyse approfondie du processus de désacralisation. Il s agit de comprendre comment dans l atelier de la monarchie ou dans la boutique de la République se fabriquent des règles et des représentations d abord légitimées par la société judiciaire et partagées par les justiciables puis décriées et contestées. Par-delà la diversité et la sensibilité des chercheurs l enquête menée sur la longue durée permet de s interroger sur la crise de la justice contemporaine. Elle s attache à suivre le processus de désenchantement qui se traduit au milieu du XVIIIe siècle par l extension du profane et par une perte de la sacralité. De 1789 à l entre-deux-guerres l éclipse du sacré n est ni totale ni continue. La désacralisation de la justice apparaît pourtant comme un phénomène irrésistible. Le processus traduit le désarroi de la société judiciaire. Manifestement un seuil est atteint à la charnière des XIXe et XXe siècles ce qui correspond à l émergence du social et à de nouvelles exigences relatives au jugement en équité..
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