La mise à mort de Jean-Edern Hallier – Dominique Lacout

Description

Résumé :
La mise à mort de Jean-Edern Hallier est un livre effrayant

Un livre si stupéfiant par ses implications que l on se surprend à penser : ai-je vraiment vécu dans cette France-là dans cette République-là sous la présidence de cet homme-là ? C est la face obscure du mitterrandisme qui est ici dévoilée et sous un jour insoupçonné. Tombé dans le piège obsessionnel tendu par un écrivain fantasque et talentueux le président de la République dont les secrets accumulés depuis des décennies constituent et l armure et le talon d Achille met en place un système de persécution dont on découvre ici l extravagante ampleur.
Nous connaissions déjà le passé et les amitiés troubles de François Mitterrand président romanesque et dissimulateur. Nous n ignorions pas que cet «aventurier sans principes et sans scrupules» dixit Jacques Chirac aimait à confondre vie publique et vie privée. Mais une chose est de le savoir une autre de le voir dans la pratique quotidienne dans le détail.
Cette enquête aux accents kafkaïens reconstitue avec minutie l histoire d une persécution celle de Jean-Edern Hallier qui nous le savons désormais disait la vérité quand d autres se taisaient. Dominique Lacout et Christian Lançon se font au fil des pages les chroniqueurs d un combat sans merci que se livrent un écrivain armé de sa seule plume et un chef d État qui n hésite pas à user contre lui de tout l arsenal légal et illégal à sa disposition.
Toute notion de morale d honneur de sens de l État de dignité enfin est pié-tinée pour des raisons chaque jour plus troubles. La mort rôde. La peur règne. Et tout est vrai même le plus ahurissant.
Basé sur de nombreux documents inédits cet ouvrage percutant dérangeant nécessaire est publié à l occasion du 10e anniversaire de la mort de Jean-Edern Hallier.

Auteur de nombreux livres dont une biographie de Jean-Edern Hallier Dominique Lacout se trouvait avec l écrivain à Deauville le jour de sa mort.

Journaliste et écrivain Christian Lançon fut aussi l informateur redouté de L Idiot international journal dirigé par Jean-Edern Hallier.

Extrait du livre :
… Puis vient l oubli. Insensiblement si l on peut dire. Le délicieux oubli et le reproche qui l accompagne. Jamais on n aurait dû oublier les dates les lieux les références. Bercé par le devoir de mémoire j avais mis de côté le devoir d oubli. Etait-ce vraiment le triomphe de la vie (The show must go on !) ou plutôt celui de la distraction au sens pascalien bien sûr ?
Cet oubli était quelques fois entaillé blessé par une injustice à l égard de Jean-Edern. Ses amis je les aimais bien que nous ne parlions pas souvent du même personnage. Ses ennemis bien plus nombreux il s en accommodait. Mieux il aimait les critiques : «Je ne les lis pas je les pèse» disait-il. L essentiel n était-il pas que ce besoin de reconnaissance fût satisfait ?
Mais cet oubli qui me gagnait n était-il pas une façon déguisée de ne pas me poser de questions sur moi-même et mon attitude du temps où il était vivant ? Je m étais taillé alors sur mesure auprès de ce Don Quichotte un costume de Sancho Pança. Sans son maître ce n est plus qu un clown triste et pas drôle. Comment en suis-je arrivé là ? Ce n est pas un idéal : imaginez un enfant qui dirait à sa mère : «Maman je veux être Sancho Pança»… De même on n imagine pas Sancho sans Don Quichotte c était sa grandeur son multiplicateur. Sans lui je me retrouve en exil de moi-même. Dans la réalité. Pendant des années je l avais protégé : «Frère gardez-vous à gauche. Frère gardez-vous à droite.» Mais contre quoi ? Contre qui ? Contre lui-même ? Contre moi ? Toujours est-il qu à nous deux nous formions depuis l enfance une vraie et grande personne : courageuse et prudente profonde et rapide toutes les qualités dédoublées. Et voilà que je me retrouve seul. Il me faut rapatrier cette part de moi-même que j avais laissée en lui. Un peu comme on ramène un corps expéditionnaire après la défaite. La mort de Jean-Edern fut mon Diên Bien Phu.
Alors que je bricolais ma guérison il y eut le procès des écoutes. On en connaît tout et le reste on l apprendra par le livre qui suit. Ce procès se tenait dans la salle des criées au Palais de justice de Paris. La même salle où Jean-Edern avait empêché la vente de son appartement à la chandelle au profit de Tapie. Ce fut un effroyable brouhaha et la moitié de ses amis furent expulsés manu militari par la gendarmerie.
Pendant presque un an et plus de 70 audiences on examina le fonctionnement de cette grosse machine folle inventée par Mitterrand : la cellule. Parmi ses missions il fallait combattre le terrorisme et donc «neutraliser» Jean-Edern l empêcher de publier et même d exister médiatiquement.

Extrait de la préface de Laurent Hallier.