Description
Résumé :
Issue du romantisme la modernité occidentale s est construite par opposition avec le classicisme assimilé à un style de domination sociopolitique. Portée à l excès cette critique aboutit à la phrase fameuse de Roland Barthes la langue est fasciste qui en dit long sur le contre-sens d interprétation sur lequel se fonde cette critique.
L ouvrage d Hélène Merlin-Kajman nous propose une tout autre vision du classicisme. La civilité qu il a instaurée a eu pour fonction dans la France du XVIIe siècle de sortir de la violence des guerres civiles de religion pour instaurer une nouvelle forme de collectivité qui se situerait au-delà des affrontements entre communautés.
Il faut dénouer cette erreur historique pour purger la modernité de sa part mortifère telle qu elle s exprime notamment à travers des formes de pédagogie qui sous couleur de progressisme se réduisent à donner une vision négative de la norme.
Qu on ne range pas trop vite Hélène Merlin-Kajman parmi les nouveaux réactionnaires. Son propos n est pas de se lamenter à propos des crimes contre la langue et de prescrire le retour obligé aux pleins et aux déliés. Il est avant tout d analyser dans une perspective historique à la fois subtile et novatrice l étrange symétrie cachée existant entre l âge classique et la modernité. Au lieu d opposer comme on le fait toujours et trop naïvement la construction des normes dans le classicisme et leur destruction dans la modernité l historienne met en lumière le geste qui leur est commun : vouloir refonder la société par la langue..
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.