Description
Résumé :
Qu’elle soit publique ou privée on demande à la forêt de produire le bois dont
les besoins n’ont pas diminué avec la révolution technologique et dont on
espère qu’il pourra contribuer au développement local par la création de
revenus et d’emplois dans des zones rurales défavorisées par le déclin de
l’agriculture. Elle doit aussi protéger les sols et au delà les personnes et les biens
notamment dans les régions fragiles comme celles de montagne. Par ailleurs elle constitue
un espace de plus en plus prisé par les promeneurs du dimanche qui viennent y trouver
l’oxygène dont ils manquent en ville. Et on voudrait de surcroît qu’elle participe plus
qu’elle ne le fait déjà à la résorption des émanations de
dioxyde de carbone qui sont responsables de l’effet de serre. Chaque été on
s’émeut des incendies de la région méditerranéenne. La forêt est
une ressource d’une nature particulière dont le cycle productif excède largement la
durée de vie humaine et qui génère des utilités sociales dont le
marché ne rend pas complètement compte. Elle est aménagée par
l’homme en fonction de ses besoins ce qui n’en fait pas une ressource tout à fait « naturelle ».
Pour fournir les utilités qui correspondent aux attentes de la société elle doit
être gérée et donc exploitée avec comme premier souci de garantir ses
capacités de renouvellement à long terme en minimisant les risques. Mais l’homme ne
peut pas toujours tout et la forêt donne aussi une leçon de modestie rappelée
par exemple lors des dommages causés par les ouragans de décembre 1999.
LA DEDICACE DE L AUTEUR : M arrêter un peu pour regarder la forêt du dedans comme du dehors m a appris beaucoup à moi le professeur des questions forestières. A comprendre d abord que ce qu on appelle forêt ne peut se résumer à des volumes de bois à des formules mathématiques à des systèmes écologiques passés en radioscopie couleur et réduits finalement à des histogrammes. Qu il y avait des gens dedans et autour qui avaient des attentes et des demandes différentes opposées contradictoires mais qui tous aimaient la forêt en se la disputant. Et que c était cela l économie forestière dont on parlait. A comprendre également que sans paraître bouger à l échelle de la vie humaine et de la parcelle tout bouge en fait à celle de la société tout entière et que la forêt d aujourd hui toute semblable en apparence à celle d hier en était très éloignée quant à ses utilités. La forêt m a ce faisant aussi appris à écouter à écouter ce qui bouge autour de moi et pas seulement les branches et les oiseaux à écouter ce que les autres essaient de dire. Et ils essaient de dire beaucoup de choses les autres que la société n écoute pas souvent. Et je me suis demandé si finalement ce n était pas pour cela que la forêt reste le domaine du mythique synonyme à la fois de refuge d échappée mais aussi de danger parfois. (Gérard Buttoud).
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