Description
Résumé :
Nous allons vous rendre le pire des services nous allons vous priver d ennemi ! avait prédit en 1989 Alexandre Arbatov conseiller diplomatique de Mikhaïl Gorbatchev. L ennemi soviétique avait toutes les qualités d un bon ennemi : solide constant cohérent. Sa disparition a en effet entamé la cohésion de l Occident et rendu plus vaine sa puissance. Pour contrer le chômage technique qui a suivi la chute du Mur les Etats (démocratiques ou pas) les think tanks stratégiques les services de renseignements et autres faiseurs d opinion ont consciencieusement fabriqué de l ennemi et décrit un monde principalement constitué de menaces de risques et de défis.
L ennemi est-il une nécessité ? Il est très utile en tout cas pour souder une nation asseoir sa puissance et occuper son secteur militaro-industriel. On peut dresser une typologie des ennemis de ces vingt dernières années : ennemi proche (conflits frontaliers : Inde-Pakistan Grèce-Turquie Pérou-Equateur) rival planétaire (Chine) ennemi intime (guerres civiles : Yougoslavie Rwanda) ennemi caché (théorie du complot : juifs communistes) Mal absolu (extrémisme religieux) ennemi conceptuel médiatique…
Comment advient ce moment anormal où l homme tue en toute bonne conscience ? Avec une finesse d analyse et une force de conviction peu communes Pierre Conesa explique de quelle manière se crée le rapport d hostilité comment la belligérance trouve ses racines dans des réalités mais aussi dans des constructions idéologiques des perceptions ou des incompréhensions. Car si certains ennemis sont bien réels d autres analysés avec le recul du temps se révèlent étonnamment artificiels.
Quelle conséquence tirer de tout cela ? Si l ennemi est une construction pour le vaincre il faut non pas le battre mais le déconstruire. Il s agit moins au final d une affaire militaire que d une cause politique. Moins d une affaire de calibre que d une question d hommes..
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