Description
Résumé :
Ce journal couvre les dernières années de la vie de Paul Morand de juin 1968 à avril 1976 : trente-deux cahiers manuscrits déposés par lui à la Bibliothèque Nationale et un dernier cahier inachevé faisant partie du fonds Morand recueilli après sa mort par la Bibliothèque de l Institut de France. Suivant les volontés de l auteur leur contenu ne devait être ni consulté ni publié avant l année 2000. Il entendait ainsi les mettre à l abri des indiscrétions et commentaires de ses contemporains. C était aux lecteurs de cette époque encore lointaine qu il destinait ce témoignage d un homme animé par le plaisir d écrire en toute liberté. Au Journal d un attaché d ambassade datant des années 1916 et 1917 répond donc un demi-siècle plus tard son Journal inutile dont le titre est emprunté à la tirade célèbre du Mariage de Figaro. Ces notes rédigées au fil des jours sans se relire ni se corriger mêlent rencontres propos rapportés réflexions personnelles sur les événements actuels et évocations du passé lectures et voyages. Ecrit tantôt au feutre tantôt au Bic tantôt au stylo ou au crayon accompagné de feuilles volantes de pages arrachées à des carnets de photographies de coupures de journaux de lettres épinglées (certaines d époques diverses sont réunies dans les Annexes du tome II où figure également un index général) ce journal se présente comme une œuvre qui n est pas si éloignée des collages des peintres. Il comporte même quelques petits dessins manuscrits des dizaines de cartes postales et de papiers d hôtels à en-tête de tous les pays du monde. Cosmopolite comme son auteur révélant comme lui-même l écrit son envie jusqu à la fin d être ailleurs .
Après Jules Renard Léautaud Gide et Claudel c est à Paul Morand d entrer dans la caste des grands diaristes contemporains avec les trente-deux cahiers de ce Journal inutile écrit entre 1968 date de sa seconde et victorieuse candidature à l Académie française (de Gaulle avait annulé la première) et sa mort en 1976. Le diplomate dandy des années vingt et trente ami de Proust a cédé la place dans ce Journal à un sportsman vétéran en deuil de l Europe. C est d un journal après-coup qu il s agit une longue et amère méditation sur la France post-gaullienne. Étranger mais attentif au changement du décor social et intellectuel il y jette un œil las et blasé se regarde vieillir ainsi que ses proches pallie le désenchantement par une fringale de lectures et de souvenirs évoqués entre soi fréquente des lieux qui ne sont pour lui que des cadres vides qu il emplit de souvenirs d impressions fugaces. Face à un monde qu il réfute à un corps qui vieillit Morand se dope aux souvenirs qui sont les grands moments du Journal. Les évocations de Proust Montherlant Claudel Chardonne sont les fils rouges qui courent dans ces deux forts volumes (voir volume 2) grevés néanmoins par certaines saillies antisémites et homophobes. Reste le style Morand : la prose souple et exacte lyrique et concise de celui selon Céline qui faisait jazzer la langue. Il n intéressera personne ne sera pas lu… déclarait Morand. Pas sûr. Un inédit capital pour l intelligence de la sensibilité littéraire française contemporaine. –François Angelier
Je n ai que des riens à transmettre : d où ce titre de Journal inutile ces riens je les offre à l an 2000 … ..
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