Description
Résumé :
Tbilissi novembre 2003 : Edouard Chevardnadze président en exercice ancien premier secrétaire du parti communiste géorgien et dernier ministre des Affaires étrangères de Mikhaïl Gorbatchev se voit contraint de remettre sa démission…
Faut-il voir dans la «révolution des roses» un coup d État préparé en sous-main et motivé par des considérations stratégiques ? Les nouveaux États seraient-ils condamnés à n être que le jouet des «volontés impériales» ? Pré carré de la Russie poste avancé des États-Unis ou nouveau voisinage de l Europe où en est le Caucase ?
Prise en étau entre les «Grands» la Géorgie offre un éclairage exemplaire sur les difficultés d une accession à l indépendance. Sa volonté d affranchissement de la tutelle russe la conduit à nouer des alliances jugées tout aussi aliénantes alors même qu elle cumule depuis les années 1990 l ensemble des problèmes apparus dans l espace post-soviétique : conflits ethniques effondrement économique troubles sociaux…
Un ouvrage indispensable pour ceux qui veulent comprendre les politiques étrangères des petits États et l importance des identités nationales dans la sortie d empire.
Maître de conférences en science politique à l université d Auvergne et chercheur au Centre d études des mondes russe caucasien et centre-européen (CERCEC/EHESS) Silvia Serrano est notamment co-auteur de Tchétchénie une affaire intérieure ? Russes et Tchétchènes dans l étau de la guerre (Paris CERI-Autrement 2005).
Extrait du livre :
La Géorgie sur la voie de l indépendance
On chercherait vainement dans les ouvrages géorgiens d histoire contemporaine le récit de la proclamation de l indépendance et on aurait même du mal à en repérer la date exacte. Un historien en fixe par exemple la «restauration» à octobre 19901. Un tel oubli s explique par l accent mis sur la continuité étatique mais aussi par le regard porté sur l histoire récente.
S interrogeant sur la spécificité de la dépendance au passé qui distingue l approche de la «path dependence» souvent utilisée pour étudier les transformations des pays d Europe orientale et centrale de l affirmation commune que «le passé compte» Michel Dobry pose la question de l échelle temporelle pertinente durée longue courte ou intermédiaire sur laquelle il convient de raisonner l accent mis sur les «voies d extrication» orientant vers un passé court. «L imagerie causale» de la dépendance au passé dans l approche de la «path dependence» passe entre autres par l identification d un basculement initial orientant vers telle trajectoire puis des mécanismes sociaux d auto-consolidation d auto-renforcement ou de reproduction de l avantage initial «qui tracent un chemin progressivement contraignant pour l activité les perceptions les calculs et les choix des acteurs concernés» enfin «le processus d autoconsolidation est censé conduire à une situation de verrouillage ou de «fermeture» de l espace des possibles «supposé ouvert en amont du processus de pain dépendence».
L indépendance est en réalité proclamée le 9 avril 19913. La Géorgie devenait ainsi la seconde République soviétique après la Lituanie à accéder à l indépendance quelques mois avant la dissolution de l URSS. Cette date n est pas choisie par hasard : c est celle de la répression tragique de la manifestation à Tbilissi deux ans plus tôt qui constitue l acte de naissance de la Géorgie post-soviétique et la consécration de la chute du régime. Inutilité des évocations du siècle d or refus des héritages tsaristes réticences envers ceux de la première république : l histoire commence le 9 avril 1989 «basculement initial» qui détermine les «voies d extrication»..
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