Description
Résumé : Dans un livre consacré à Brodski Yakov Gordine saluait la survie spirituelle pendant les décennies soviétiques et il mettait en son centre la résistance indomptable de la culture à la pseudoculture imposée par le pouvoir. Alertée en 1981 par Braudel sur l effondrement inévitable du régime communiste avant la fin du XXe siècle j ai dès ce moment lu beaucoup de littérature russe pour rechercher la réalité de cette société. Pour écrire ce livre j ai repris la lecture de cette littérature qui a été traduite abondamment et par des traducteurs remarquables. Après le dégel amorcé par le roman laborieux d Ehrenbourg la renaissance s est affirmée de manière éclatante avec le Docteur Jivago (1958) : la rhétorique édifiante du réalisme socialiste était balayée et le tragique réinstallé. Depuis le Rapport Khrouchtchev (1956) la littérature traduite – qu elle soit autorisée ou clandestine ou de l exil – explorait des terrains essentiels. D abord la répression : de la Journée d Ivan Denissovitch (1963) à Chalamov en passant par La Faculté de l inutile de Dombrovski par Contre tout espoir de Nadejda Mandelstam on voyait l ampleur de la répression la convergence de ces analyses et la force de cette littérature qui restera. Ensuite le quotidien : une littérature moins reconnue car moins spectaculaire le racontait comme tissé de morosité d angoisses de peur parfois d un au-delà discret et toujours du tragique la distance au pouvoir et malgré le poids de l appareil politico-policier des envies de vivre. Même dans le fantastique (Boulgakov enfin découvert) ou la dérision (Vénédict Erofeiev dans Moscou-sur-Vodka) la société communiste apparaît dans sa tragique vérité : les vies dénaturées par des malheurs inventés..










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