Description
Résumé :
En Afrique noire depuis l époque coloniale le Christianisme missionnaire l Islam et même les religions traditionnelles ont véhiculé des langages très ambivalents. Le Christianisme missionnaire portait déjà en lui-même sa propre contradiction : la Parole Salvatrice était minée par l ethnocentrisme et la domination du Blanc. Prônant la soumission au pouvoir mis en place par la colonisation contribuant à la destruction de l édifice social traditionnel il s éloignait de son message. L Islam de son côté malgré un sens profond de la communauté africaine représentait un réel pouvoir de coercition. A travers son imagerie populaire il manifeste encore aujourd hui son appui aux nouvelles structures sociales favorisant la résignation et l acceptation du nouvel ordre établi. Face à ces religions d importation le recours à la religion traditionnelle apparaît comme une puissante force de revendication qui se manifeste à travers les cultes thérapeutiques et de possession. Mais si thérapeutes et possédés sont investis d un pouvoir libérateur cette libération demeure symbolique et inefficace. Révolte muette et sans danger elle est acceptée – voire encouragée – par le pouvoir comme une simple manifestation du folklore. Ainsi détourné et perverti ce profond mouvement d auto-affirmation ne devient-il pas lui aussi aliénation politique asservissement culturel ? En s appuyant sur l exemple africain de Ziguinchor en Casamance (Sud Sénégal) Jacqueline Trincaz fait apparaître dans ce livre toute l ambiguïté qui régit les rapports entre religion et pouvoir..
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