Description
Résumé :
Situé stratégiquement entre la Russie l Europe le Proche-Orient et l Asie centrale le Caucase du Sud est soumis après seize années d indépendance à une pression géopolitique si forte que l on parle d une guerre froide d un nouveau genre. Les tensions entre la Géorgie et la Russie les crises non résolues dans le Haut-Karabakh (Azerbaïdjan) en Abkhazie et en Ossétie du Sud (Géorgie) la guerre du gaz les rivalités pétrolières entre les États-Unis et la Russie le processus d intégration de la Turquie à l Union européenne et maintenant la crise du nucléaire entre l Iran et les États-Unis perturbent fortement les projets de redressement économique ambitieux – absence de circulation et blocage des échanges culturels économiques et financiers -et de démocratisation lancés à la sortie du totalitarisme soviétique. Malgré les révolutions colorées inaugurées en Géorgie en 2003 l absence de perspective de paix incite les régimes à se replier dans l autoritarisme et la course aux armements.
Pour la première fois un ouvrage décrypte les particularismes des trois États sud-caucasiens confirmant l entrée du Caucase dans la mondialisation – par la mer pour les Géorgiens par la diaspora pour les Arméniens et par le pétrole pour les Azéris. Il soulève la question cruciale de l avenir de ces trois États la paix ou la guerre et dévoile ainsi à quel point cette région instable est devenue un enjeu clé de la sécurité mondiale.
Gaïdz Minassian est docteur en science politique et chercheur au Groupe d analyse politique relations internationales-défense à l Université de Paris X-Nanterre.
Extrait du livre :
L ENJEU INTERNATIONAL
De Russie d Europe d Amérique mais aussi de Turquie ou d Iran le regard porté sur le Caucase du Sud varie de manière tantôt antagoniste tantôt complémentaire. En Russie par exemple l expression «Caucase du Sud» n a aucun sens. La région a conservé son nom Transcaucasie par continuité historique. Même si Moscou a reconnu l indépendance des trois États les autorités russes se comportent toujours comme la puissance tutélaire de ces trois anciennes «marches» géographiquement soudées qui font partie de la grande famille du postsoviétisme et sont historiquement solidaires de la Russie dans le cadre du «Groupe des quatre» chargé de mettre en place une coopération régionale.
L Europe qui pendant longtemps n a pas considéré cet espace comme une région en soi souhaite surtout promouvoir l intégration régionale en stabilisant et en harmonisant les politiques nationales des trois États ainsi qu en redressant leurs trois économies au demeurant interdépendantes. L objectif européen est de développer dans un cadre commun une politique égalitaire entre les États du Caucase du Sud en se fondant sur son expérience dans les États baltes et les Balkans. En Amérique après une certaine indifférence le Caucase du Sud a constitué avec l Asie centrale les deux axes d une «politique de la Caspienne» fondée sur le contrôle des hydrocarbures. L approche américaine défend l idée d un sous-ensemble sud-caucasien comprenant trois États bien distincts dont la problématique nationale est examinée tantôt séparément tantôt communément mais toujours dans un souci de démarcation de la Russie.
En Turquie par tradition historique le Caucase du Sud constitue un territoire vulnérable. Ankara préfère partager ses frontières orientales avec des États faibles plutôt qu avec une Russie menaçante pour son intégrité. Mais cette politique de bon voisinage sur le papier se heurte au contentieux avec l Arménie. La Turquie utilise le Caucase du Sud comme tête de pont vers l est dans l espoir de jouer un rôle moteur dans la formation d un espace turcophone comprenant l Azerbaïdjan et les États d Asie centrale..
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