Description
Résumé :
Avec le boire et le manger ce guide des arts s attache à une iconographie familière qui a de tout temps suscité l intérêt des hommes. S ils ne peuvent vivre sans boire et manger ces activités sont aussi pour eux synonymes de plaisir voire de fête. C est dire si le sujet est important.
Dans une première partie l ouvrage rappelle les grandes traditions religieuses mythologiques littéraires qui ont suscité le développement iconographique des scènes liées à la nourriture et à la boisson. Sur le plan littéraire le banquet de Platon qui a fort inspiré les peintres sera suivi de bien d autres ripailles inventées par les écrivains donnant naissance à des personnages tel Pantagruel à jamais associés à cette activité dont l homme ne peut se dispenser. L histoire rapporte quant à elle des événements liés au boire et au manger tel le banquet de Cléopâtre et certains épisodes mythologiques s y réfèrent directement à l instar du combat des Centaures et des Lapithes. Dans l Ancien Testament la récolte de la manne le festin d Hérode puis les noces de Cana ou la Cène dans le Nouveau Testament placent la nourriture au centre des récits. Ces divers écrits auxquels il convient d ajouter ceux que l on trouve dans les vies des saints constituent des sources iconographiques de premier plan qui sont présentées dans la première partie du guide.
La deuxième partie s attache aux genres picturaux associés au boire et au manger : l allégorie ou la nature morte sont autant de modes de représentation faisant apparaître ce thème. Il est décliné dans les xenia de l Antiquité qui sont un décor domestique de nourriture à caractère rituel mais aussi dans la représentation de la gourmandise et des autres péchés ou dans les allégories des cinq sens parmi lesquels figure le goût. Avec l apparition de la scène de genre campagnarde ou urbaine située dans des milieux modestes ou très aisés le repas se fait plus humble ou extraordinairement raffiné plongeant le spectateur dans des mondes contrastés. La fortune de ce sujet ne se dément pas au cours des siècles.
Manger est aussi une affaire de lieux privés ou publics et de rites. Si la cuisine est la pièce de prédilection où se prépare le repas il est d autres endroits qui lui sont consacrés : du café à la taverne puis au restaurant l homme se rend hors de chez lui pour se nourrir dans des endroits dont la fonction évolue au fil des temps. Il en va de même pour les différents repas (petit-déjeuner déjeuner dîner) avec l apparition du pique-nique qui introduit la nature comme décor choisi pour le repas.
La partie la plus importante du guide est consacrée aux aliments et aux boissons : y sont présentés les viandes les légumes les fruits les pâtisseries les condiments et les boissons. Tous ces éléments sont abordés dans leur histoire – par exemple le formidable don fait à l Europe par Parmentier : la pomme de terre – dotés d une symbolique – on citera ici le pain et le vin sang et corps du Christ – et font appel à des modes de représentation décrits avec précision.
La présentation de ce sujet ne serait pas complète sans la dernière partie où sont évoqués la table et le décor.
Silvia Malaguzzi lauréate en histoire de l art de l université de Sienne professeur d histoire de l art au Fashion Institute of Technology de New York collabore depuis de nombreuses années à la revue «Art et dossier».
Extrait du livre :
Pour la tradition chrétienne il s agit d un précédent biblique de la communion. La manne est un instrument de la providence qui se manifeste pour sauver la vie et l âme de celui qui a la foi.
La récolte de la manne
Après être sorti d Egypte sous la conduite de Moïse le peuple d Israël se trouve dans le désert de Sîn sans provisions et sans pouvoir se procurer de nourriture. Les Hébreux élèvent alors de vives plaintes contre Moïse et Aaron le grand prêtre se demandant pourquoi ils ne sont pas «morts de la main de Dieu au pays d Egypte» quand ils pouvaient encore manger tout leur soûl au lieu de venir mourir de faim dans le désert. Dieu entend «leurs murmures» et il dit à Moïse qu il va «faire pleuvoir du pain du haut du ciel» et qu ils auront «au jour le jour leur ration quotidienne». Moïse réunit donc tout son peuple pour lui annoncer que «Dieu donnera ce soir de la viande à manger et au matin du pain à satiété». Le soir une nuée de cailles se pose dans le campement et le lendemain matin le sol alentour est recouvert de rosée qui évaporée laisse place à «quelque chose de granuleux de fin comme du givre». Selon les ordres de Dieu chacun en recueille chaque jour la quantité quotidienne nécessaire. Le sixième jour Dieu prescrit de faire double récolte parce que le septième jour étant fête il faudra observer un repos complet. Cette substance a l aspect de graines de coriandre et le goût de galettes au miel. Les Hébreux s en nourrissent quarante ans durant jusqu à leur arrivée aux confins de la terre de Canaan..
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