Description
Résumé :
Avec ce troisième volume s achève l étude qu Auguste Anglès a consacrée au premier groupe de La Nouvelle Revue Française depuis les prémisses des années 1890 et le départ de février 1909 jusqu à ce numéro d août 1914 au moment où l Europe bascule dans la guerre. Les années 1913 et 1914 qui occupent ce volume viennent lever les hypothèques esthétiques que les années passées avaient laissé subsister. Se mettent ainsi définitivement en place les conditions d un développement dans la longue durée : Gide a dans la NRF l instrument idéal pour exercer son magistère intellectuel. L année 1913 tout entière est avant tout marquée par la création du Vieux Colombier qui sous l impulsion de Jacques Copeau devient le lieu du théâtre nouveau. Les hommes de la NRF trouveront là un puissant catalyseur d audience que leurs oeuvres antérieures n avaient pas toujours su leur donner. C est aussi une nouvelle occasion pour le dernier arrivant Roger Martin du Gard de s agréger à l équipe. À côté du théâtre s ouvrent enfin les portes de cette Académie du Roman : des extraits minutieusement choisis par leur auteur de la Recherche jouxtent la publication intégrale des Caves du Vatican du Grand Meaulnes et de Barnabooth. Le temps de la maturité est avant tout celui du roman et ainsi se trouve en partie résolue la question du roman d aventure posée par Jacques Rivière. Mais cette affirmation littéraire se double d une inquiète interrogation sur la cohésion du groupe comme si le temps de la maturité était aussi celui des individualités comme si la création littéraire achevée altérait la convivialité faisant disparaître le groupe au profit des hommes et les hommes au profit des oeuvres. Ce à quoi s ajoutait un malaise diffus qui explique en partie que pour plusieurs d entre eux Gide mais aussi Claudel et Schlumberger la guerre ait pu apparaître comme l occasion d une possible régénération personnelle ou collective. Il n empêche que par-delà les orages et à travers eux l idée même du groupe reste la clé de voûte de la NRF et on pourra conclure l étude de ces six années dans ce sens en citant Anglès : Admirons que malgré l usure des uns l évolution des autres les fluctuations de leurs rapports entre eux les apports et interventions de l extérieur sa résistance sur l essentiel ait été somme toute exemplaire. Au commencement avait été l amitié et à la fin après tant de fortunes diverses subsistait l amitié.
Entre les deux guerres La Nouvelle Revue Française était devenue selon l image de François Mauriac la rose des vents de notre littérature. Mais comment avait-elle été créée quelques années avant 1914 et pourquoi s était-elle imposée dès cette première phase de sa longue existence ? De ces questions est née l importante étude à laquelle Auguste Anglès s est livré pendant de longues années. Elle suit les cheminements des six futurs fondateurs leurs rencontres et les tentatives de leur groupe invisible qui aboutirent à la fin de 1908 et au début de 1909 au faux départ puis au vrai départ de la N R F. Grâce aux correspondances qu échangeaient avec prodigalité les hommes de cette époque on ne voit pas seulement s élaborer une revue au mois le mois on découvre aussi un réseau de relations qui s étend à maints secteurs de la vie intellectuelle et de la vie tout court. L idée même du groupe reste la clé de voûte de la N R F et l on pourra conclure l étude de ces six années dans ce sens en citant Auguste Anglès : Admirons que malgré l usure des uns l évolution des autres les fluctuations de leurs rapports entre eux les apports et interventions de l extérieur sa résistance sur l essentiel ait été somme toute exemplaire. Au commencement avait été l amitié et à la fin après tant de fortunes diverses subsistait l amitié..
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