Description
Résumé :
La déportation et le massacre des Arméniens en 1915 la question de leur reconnaissance et les débats relatifs à l effondrement de l Empire ottoman cette période de la Première Guerre mondiale où les terres impériales ont subi des attaques conjointes de la part des Alliés et de la Russie tsariste n ont cessé d agiter la Turquie depuis sa fondation. En 2005 des versions antinomiques de l Histoire se font face lorsqu un groupe d intellectuels turcs se prononce pour la reconnaissance du génocide.
Parmi eux Hasan Cemal petit-fils du dernier ministre de la Marine et gouverneur de Syrie en 1916-1918 Djemal Pacha (1872-1922) considéré comme l un des instigateurs du génocide. Il a choisi de raconter ici son expérience individuelle et familiale. Ce livre qui a fait grand bruit en Turquie retrace aussi le parcours d un homme de gauche qui d Erevan aux Etats-Unis en passant par la France dans la diaspora arménienne désire tendre la main et rendre hommage à son ami Hrant Dink le journaliste à l origine de ce processus qui fut assassiné en 2007.
Un essai essentiel dans une démarche inaugurée il y a dix ans et qui entend prendre en compte la part arménienne du peuple de Turquie.
Cet essai qui a connu un grand succès en Turquie aborde la question de la perception de la « question arménienne » par un journaliste connu pour ses prises de position radicales sur les nombreux sujets problématiques de la période contemporaine : les pouvoirs de l’Armée la question kurde (à l’intérieur et à l’extérieur de la Turquie) et la mémoire du Génocide… Mais ce journaliste présente un statut particulier de par son appartenance familiale il est le petit-fils de l’un des principaux dirigeants turcs des années 1914 à 1918. Ce dernier (Djemal Pacha) fut assassiné en 1921 à Tiflis par un Arménien. Et une partie de l’ouvrage raconte la perception des proches justement la manière dont le milieu familial a traité la mémoire d’un événement majeur du XXe siècle exprimant dans ses silences et zones d’ombre l’attitude générale de la période républicaine. Fourmillant de références au débat interne à la myriade de données qui permet de situer la complexité des réticences et des bloquages d’un pays où a régné une éducation de l’oubli le livre de Hasan Cemal permet d’engager le procès de l’historiographie avant de faire celui de l’Histoire..
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